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Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/297

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— Est-il possible ! s’écria-t-il. Quatre, cinq… peut-être dix millions !

Et, dans sa joie, il embrassait son second, il embrassait les matelots, il embrassait le capitaine espagnol, il embrassait tout le monde, tout, jusqu’aux cadavres sanglans de Carlos et d’Anita !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Deux heures après, une embarcation conduisait à bord de l’Épervier les cinq dernières tonnes d’argent, reste des dépouilles du trois-mâts marchand, où Kernok avait laissé dix hommes de garnison, l’équipage espagnol garrotté sur le pont, et le capitaine attaché au grand mât.

— Enfans, dit Kernok, je vous donne ce soir, comme on dit, nopces et festin, et puis une surprise, si vous êtes sages.

— Mordieu ! sacrebleu ! capitaine, nous serons sages, sages comme des vierges, répondit maître Zéli en faisant l’agréable.