Aller au contenu

Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE III.

Le Gitano.


Que ses regards brûlans font frémir !… qu’il est beau !
Delphine Gay, Madelène, ch. v.


Vous savez que le cirque de Santa-Maria est bâti sur le bord de la mer, et que deux portes seulement y donnent accès. Eh bien, tout à coup la barrière qui faisait face à la loge du gouverneur s’ouvrit avec force, et un cavalier se présenta.

Ce n’était point un Chulillo, car il n’agitait pas en l’air un léger voile de soie rouge, et sa main ne brandissait ni la longue lance du Picador, ni l’épée à deux tranchans du Matador ; il n’avait non plus de chapeau chamarré de rubans, de résille, ni de veste brodée d’argent. Vêtu tout de noir, à la mode des Croates, il portait des bottines de daim qui retombaient en plis nombreux sur sa jambe, et une toque de matelot où flot-