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Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/77

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Le Gitano. — Mais comme votre gracieux souverain paralyse toutes les industries, et qu’il prohibe ce qu’il empêche de fabriquer, la contrebande devient indispensable ; les moines l’exploitent avec Gibraltar, et l’Espagnol paie double ce qu’il pourrait fabriquer chez lui. Je trouve cela, moi, du dernier bouffon.

Le moine. — Exécrable réprouvé ! je…

Le Gitano. — Assez, moine, ces gens t’attendent ; va faire ta besogne, car le temps se couvre et la nuit s’avance.

— Chien maudit ! ma besogne !… ma besogne !… murmurait le moine en gagnant le rivage au moyen d’un pont jeté de la tartane, et sur lequel le Gitano était aussi descendu, monté sur son petit cheval, qu’on avait hissé de la cale de la même manière que le révérend, ce dont le moine maugréa d’autant.

Pendant que le Gitano s’occupait à faire débarquer les marchandises, le révérend s’était approché des contrebandiers. — La paix soit avec vous ! mes frères, leur dit-il.

En baisant le bas de sa robe, ils répondirent :

— Amen !

Le moine. — Vous voyez, mes fils, combien votre salut m’est cher, et…