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PEUR DE NUIRE



Je te dirais : « Viens m’apaiser,
Viens, je n’aurai l’âme assouvie
Que par ton virginal baiser ;
Enseigne au songeur qui l’envie
Ta simple vie. »

Mais il me faut demeurer seul,
Penché sur des livres moroses ;
J’ai fait ma tente d’un linceul :
Laisse-moi le fond noir des choses,
Garde les roses.


1863.