Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
les vaines tendresses.


— Ah ! Tu prends, à l’heure où nous sommes,
Dit l’autre, un bien tardif souci !
Rien n’est donc venu jusqu’ici
Des branle-bas qu’ont faits les hommes ?

— Parfois un soubresaut brutal,
Des rumeurs extraordinaires,
Comme de souterrains tonnerres
Font tressaillir mon piédestal.

— C’est l’écho de leurs grands vacarmes :
Plus une tour, plus un clocher
Où l’oiseau puisse en paix nicher ;
Partout l’incendie et les armes !

« J’ai naguère, à Paris, en vain
Heurté du bec les vitres closes,
Nulle part, même aux lèvres roses,
La moindre miette de vrai pain.

« Aux mansardes des Tuileries
Je logeais, le printemps passé,
Mais les flammes m’en ont chassé,
Ce n’était que feux et tueries.