Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
les vaines tendresses.


Sursum corda


 
Si tous les astres, ô Nature,
Trompant la main qui les conduit,
S’entre-choquaient par aventure
Pour se dissoudre dans la nuit ;

Ou comme une flotte qui sombre,
Si ces foyers, grands et petits,
Lentement dévorés par l’ombre,
Y disparaissaient engloutis,

Tu pourrais repeupler l’abîme,
Et rallumer un firmament
Plus somptueux et plus sublime,
Avec la terre seulement !