Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/151

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« Tu ne m’entendras plus ou tu me feras taire,
Tantôt m’abandonnant, tantôt sourd à mes cris,
Me forçant à ramper pour consulter la terre
Sans pitié pour mes mains et mes genoux meurtris. »

— Oh ! ne dédaigne pas le service à me rendre !
Si tu n’es plus l’épouse, au moins reste la sœur !
L’ordre même est un rythme, et pour le bien comprendre,
Un bercement sublime est utile au penseur.

« Courage ! la pensée est généreuse et sûre,
Elle te soutiendra. Mais adieu ta chanson !
Que l’archet seulement me batte la mesure
Si le luth à ma voix refuse l’unisson ! »