Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/161

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une voix.



Ne lis plus. Écoute ces voix ;
Laisse-toi ramener par elles
Aux grandes pentes naturelles
Où glissait ta vie autrefois ;

Nulle veille ne les supplée,
Nul enseignement ne les vaut :
Elles te l’avaient révélée
L’humble science qu’il te faut !

Tout le reste est mensonge ! oublie.
Au fil de l’eau, vers l’horizon,
Descends avec une Ophélie
Entre deux rives de gazon.

Tu recouvreras l’espérance
Avec l’oubli des livres lus.



le chercheur.



Que ne puis-je en ne lisant plus
Recouvrer ma jeune ignorance !