Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/174

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L’homme est par le labour son plus intime époux ;
L’indifférent soleil de loin la sollicite,
Mais lui, qui de ses fruits guette la réussite,
Passe toute l’année à lui tâter le pouls.

Ce monde étant le seul que j’étreigne et pénètre,
J’y dois chercher d’abord ce que je veux connaître,
Et je consulterai les autres à leur tour.

Je vais donc l’ausculter, pour voir si d’aventure
N’y siègent pas d’un Dieu la justice et l’amour,
Si la terre n’est pas le cœur de la Nature.




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