Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/183

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une voix.



Baisers vibrants qu’aux fleurs mouillées
Portent les sonores essaims
Des abeilles ensoleillées,
Êtes-vous œuvres d’assassins ?

Baisers de la mère à la fille,
Baisers des frères et des sœurs,
Les agapes de la famille
Ont-elles souillé vos douceurs ?

Baisers des bouches rassemblées
Sur un front d’aïeul, baisers purs
Comme en versent les giroflées
Sous les vents d’avril aux vieux murs,

Ces bouches qu’une larme arrose
Ont-elles de féroces dents ?



le chercheur.



La mort fait son œuvre au dedans,
Sombre sous des dehors de rose.