Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/187

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une voix.



Rêveur, tu parles en profane !
Le plus juste peut s’oublier,
Quand il est rué par Diane
Sur les traces d’un sanglier !

Ne connais-tu pas ce délire ?
L’ouragan des chiens, leurs abois,
Et la fanfare qui déchire
La tressaillante horreur des bois !

L’hallali ! l’assaut du colosse
Qui se débat, les chiens au flanc,
Secouant leur grappe féroce
Dans les entrailles et le sang !

Nulle jeune et guerrière envie
N’émeut donc l’audace en ton cœur ?



le chercheur.



J’ai mis mon zèle et ma vigueur
À sonder mon droit sur la vie.