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Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/137

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L’air que tu respirais gonfle aussi leurs poitrines,
L’accent qui l’animait passera dans leurs voix,
Ta langue peut s’user, mais ses nobles ruines
Légueront à leurs vers le souffle d’autrefois !

Salut, Maître, salut ! Si la mort n’est qu’un somme,
Réveille-toi, respire, entends, vainqueur serein,
Le retentissement sur la terre et dans l’homme
Des poèmes sortis de ta bouche d’airain !

Vois la pompe qu’un peuple en ton honneur étale
Pour rendre, à son appel, ton réveil triomphant !
Ressuscite et reçois, dans ta ville natale,
L’hommage de la France à son sublime enfant !