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L’espace est un : tout y respire ;
Tous les êtres l’ont pour aïeul
Et communiquent par lui seul ;
Rien ne se perd dans son empire !
Quelqu’un t’entendra quelque part :
Du cri que l’humanité pousse
L’éther propage la secousse,
Qui doit aborder tôt ou tard !
Un atome enfoui sous terre est peu de chose ;
Pourtant tout l’univers en sent le poids léger.
Peut-on croire que l’homme, où l’idée est éclose,
Roi du monde, ne soit partout qu’un étranger ?
Le corps, qui pèse et tombe, à toute la matière
Est de loin rattaché par un attrait puissant.
Se peut-il qu’à jamais la terrestre frontière
Sèvre du ciel entier l’âme qui rêve et sent ?