Mais il n’y saisit que le vide,
Et, dans l’infini décevant,
De la cause l’appât perfide
L’égaré toujours plus avant.
Laissons l’Être voilé se teindre
Des illusions du regard ;
Ne touchons pas au léger fard
Dont nous le parons sans l’atteindre.
Il nous est donné d’être bons :
Tout aimer suffit pour éteindre
La soif de tout savoir : aimons !
Ah ! que cette parole à mon oreille est douce !
Ton génie avait affronté
Le mystère éternel qui toujours nous repousse,
Mais il s’est reconnu dompté.
Désormais tu remis à ton cœur ta pensée,
Et dupe, mais pour mieux sentir,
À l’aube qui sourit, par tes yeux nuancée,
Tu permis enfin de mentir,
Au parfum des gazons qui nous servent de couche
De mentir aussi pour ton bien,
Au cristal de ma voix, au velours de ma bouche,
De ne jamais t’enseigner rien !