VOIX DE LA TERRE
Lamentable océan des douleurs, dont la houle
Se soulève en hurlant, s’affaisse et se déroule
Et marche en avant sans repos !
N’est-il donc pas encore apparu sur ta route
Un monde fraternel où quelque ami t’écoute ?
N’auras-tu nulle part d’échos ?
Personne en ces déserts renaissants qui t’engouffrent
N’est-il apte à comprendre un cri d’âmes qui souffrent,
Un appel d’humain désespoir ?
Le Temps amasse en vain décombres sur décombres :
Il n’a pas épuisé des formes et des nombres
L’intarissable réservoir.
L’humanité là-bas est peut-être une ébauche
Qu’il s’essaie à pétrir, qu’il éprouve et qu’il fauche
Pour l’achever durable ailleurs…
Ah ! si tu rencontrais quelque terre accomplie
Où jeune elle apparut émondée, embellie,
Heureuse par des dons meilleurs ;