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Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/349

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Tu voulais du loisir et de la volupté
Immoler les douceurs à des devoirs sublimes,

« Pourrais-tu, déserteur, de ton cou détacher
Ces deux bras dont l’anneau si fortement l’enlace,
Et, m’emportant ma vie, à mon cœur l’arracher
Avec le lambeau même où saignerait ta place ? »

faustus

______Oh ! je sais quel puissant lien
______Quel nœud cher unit nos deux êtres !
Jamais à la façon des bourreaux et des traîtres,
Je ne séparerais, Stella, mon sort du tien.

stella

______Jamais tu n’aurais à le faire !
______Car je te suivrais n’importe où :
J’irais, me fallût-il briser chaîne et verrou,
Pieds nus, t’accompagner jusqu’au dernier calvaire !

faustus

______Et moi je te conjurerais
______De m’aimer encor davantage,
Assez pour renoncer au périlleux partage
D’un hasard difficile à braver de plus prés…