Aller au contenu

Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

______C’est à moi-même seulement
______Que s’adressaient dans ma pensée
______Ces mots dont tu fus offensée :
______Douté-je de ton dévoûment !
______Ah ! ta vaillance est sans reproche,
______Et si l’aventure était proche
______Tu renoncerais, n’est-ce pas ?
______À ce jour qui nous environne.

stella

______Qui donc t’offrirait la couronne
______Ou le baume après les combats ?

faustus

Hé bien, qu’attendons-nous ? La lice est préparée,
Et les cris des hérauts ont déjà retenti !
Entre le Mal et moi la lutte est déclarée ;
Le signal de là-bas en est déjà parti :

La grande plainte humaine a rempli mes oreilles
Pendant la nuit divine où mes yeux t’ont fait peur ;
Depuis lors sans relâche elle a hanté mes veilles,
Comme un remords secoue une infâme torpeur !

Enfin j’ai résolu, possesseur solitaire,
Invulnérable ici, d’un stérile savoir,
D’en porter le secours aux damnés de la terre,
D’en ouvrir la merveille à leur mourant espoir !