Que s’adressaient dans ma pensée
Ces mots dont tu fus offensée :
Douté-je de ton dévoûment !
Ah ! ta vaillance est sans reproche,
Et si l’aventure était proche
Tu renoncerais, n’est-ce pas ?
À ce jour qui nous environne.
Ou le baume après les combats ?
Hé bien, qu’attendons-nous ? La lice est préparée,
Et les cris des hérauts ont déjà retenti !
Entre le Mal et moi la lutte est déclarée ;
Le signal de là-bas en est déjà parti :
La grande plainte humaine a rempli mes oreilles
Pendant la nuit divine où mes yeux t’ont fait peur ;
Depuis lors sans relâche elle a hanté mes veilles,
Comme un remords secoue une infâme torpeur !
Enfin j’ai résolu, possesseur solitaire,
Invulnérable ici, d’un stérile savoir,
D’en porter le secours aux damnés de la terre,
D’en ouvrir la merveille à leur mourant espoir !