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Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/388

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______Dieu vous a pardonné la faute
______Dont le regret vous a lavés ;
______Du plus haut soupir recevez
______La récompense la plus haute !

______« Savourez le divin baiser
______Que l’âme pure offre à la bouche,
______Votre vertu même est la couche
______Où vous allez vous reposer !
______La Douleur en bas me rappelle,
______Bienheureux ! adieu sans retour :
______Rappelez-vous à quel amour
______Vous devez la gloire éternelle ! »

La Charité les sacre habitants du vrai Ciel,
Dont ils n’avaient goûté qu’un reflet partiel.
Enfin s’ouvre pour eux cet ineffable empire
De l’Idéal suprême où la Nature aspire !
Vers qui l’homme en criant lève ses bras meurtris,
Où tend l’avide essor des cœurs et des esprits,
Où les âmes qu’en bas la force aveugle enchaîne,
Que dispute à l’azur la fange plus prochaine,
Montent, en secouant comme un bagage vil
Le poids, complice obscur de leur ancien exil.
Vers la lumière ils ont gravi le plus haut stade
Et couronné l’ardue et sublime escalade
De tous les échelons, si longtemps ténébreux,
Dont la terre ne fut qu’un des derniers pour eux.
Et maintenant, après les lentes renaissances,