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SONNET
a pasteur
Au temps d’Hercule, au temps des robustes héros,
La Nature indomptée attaquait l’homme en face ;
L’homme, à son tour, puisant dans sa vigueur l’audace,
Étreignait, front à front, le lion le plus gros.
Il conquit sur la brute, au dehors, le repos,
Mais dans son propre corps un fléau plus tenace
A, depuis, pénétré sans bruyante menace
Pour lui livrer combat cette fois en champ clos.
La maladie, obscure et traîtresse ennemie,
Étend et fait sévir sa puissance affermie
Par l’âpre et long travail de son venin vivant.
Mais tu la prends au piège où ton flambeau l’accule ;
Ton souple et fort génie, ô bienfaiteur savant,
De cette hydre invisible est le nouvel Hercule !