Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/89

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Et qu’on vous prend la main pour l’offrir à l’époux,
Puisque l’âge est passé des gaîtés familières,
                 Mariez-vous.

Puisque Dieu lentement disperse les familles,
Ravit aux jeunes gens l’amour des jeunes filles,
Et nous laisse gémir dans un ennui jaloux,
Puisque Dieu lentement disperse les familles,
                 Mariez-vous.

Nous sommes des enfants, on vous promet des hommes,
D’un prospère foyer protecteurs économes,
Peut-être moins aimants, mais plus sages que nous ;
Nous sommes des enfants, on vous promet des hommes :
                 Mariez-vous.


Les jeunes filles

    Amis, votre âme n’est que tendre ;
    Rendez-la forte pour attendre,
    Pensez beaucoup et rêvez moins ;
    La vierge ne peut vous entendre,
    Portez à la vertu vos soins.