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rageux Nicolet, déjà préparé à cette croyance pensa qu’il s’agissait tout à la fois et d’un fleuve considérable et de l’océan Pacifique où devait aboutir cette voie tant désirée. Il ne se trompait qu’à moitié. Le problème dont s’occupaient, non seulement les Français, mais encore les Espagnols, les Hollandais et les Anglais, dut lui paraître à peu près résolu.

L’histoire tient compte des erreurs de ses contemporains, comme elle a fait pour ceux qui vinrent après lui ; elle ne peut s’empêcher de saluer dans Nicolet un voyageur désintéressé qui, par ses explorations dans l’intérieur de l’Amérique, s’est fort distingué de son temps, et dont les mérites sont incontestables, quoique par la suite on ait pu les oublier, de même que nombre de pages honorables de notre passé. Plus heureux que l’espagnol de Soto, il est revenu des bords lointains du Mississipi, et son œuvre ne s’est pas arrêtée là. Il a ouvert, le premier, la route de ces contrées où la religion et le patriotisme de la France ont brillé avec éclat. « Il a servi la cause de l’humanité et glorifié le nom français, » dit M.