Page:Sulte - Au coin du feu, histoire et fantaisie, 1881.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 126 —

pas encore parvenus, il faut ne pas les toucher, en attendant qu’il plaise aux navigateurs espagnols de les aller découvrir ! Cela est trop fort. Si l’on ne me fait voir l’article du testament d’Adam qui accorde les trois quarts du globe au roi d’Espagne et rien à la France, je vais réclamer ma part de l’héritage et opérer des découvertes pour le compte de ma couronne !

Ainsi parlant, il prescrivit au sieur Cartier de pénétrer dans les passes du nord et de pousser jusqu’à la Chine ou au Japon, — mais on sait qu’il n’alla pas si loin.

Soixante-et-dix ans plus tard, le bon roi Henri iv voulut recommencer tout cela. Il s’y prit mal et laissa de ce côté des mers une trentaine de Français très empêtrés. Sully en eut grande joie.

C’est Richelieu qui renoua le fil rompu de ces tentatives. On se remit à découvrir le Canada et à le vouloir peupler. Au bout de quarante ans, la colonie, affamée, oubliée, entourée par les Iroquois, n’en pouvait plus, et le Canada cessait encore une fois d’avoir une place dans la mémoire des hommes, il restait ici trois mille Français.