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Page:Sulte - Au coin du feu, histoire et fantaisie, 1881.djvu/200

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Au moment où les deux foules se heurtèrent, la voix puissante qui couvrait la ville, éclata en deux ou trois accent aigus. La plupart des auditeurs se mirent à genoux. On croyait décidément avoir affaire à « La trompette effrayante. »

Le spectacle que présentait la ville est impossible à peindre. Il ne restait pas une âme dans les maisons, pas même les enfants au berceau, car les mères s’en étaient emparées avant de fuir. Personne ne songeait à parler. La voix surnaturelle, terrifiante, gigantesque, colossale, qui se faisait entendre, tenait lieu de tout commentaire. On se regardait à peine. La mort et la peur se tenant par la main personnifieraient l’attitude et les sentiments des braves gens dont je vous raconte désarroi.

Charles Bernard riait de plus en plus fort

Le juge Bolete revenait sur ses pas à la tête de ses fidèles, et par les grands mouvements de désespoir qu’il imprimait à ses