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canons de petit calibre, comme celui qui nous occupe, n’ont pas changé du tout et que l’on s’est contenté de les reléguer sur de moindres bâtiments.

Dès l’année 1600, ou même auparavant, les Français remontaient le fleuve jusqu’aux Trois Rivières, sinon au-delà, pour traiter avec les sauvages. De Tadoussac, où ils laissaient ordinairement leurs navires de mer, ils naviguaient au moyen de chaloupes ou barques montées par une demi-douzaine d’hommes au plus, et armées de un ou deux canons légers que l’on trouve souvent cités sous les noms de pierriers ou espoirs. Ces bouches à feu étaient d’un maniement facile, commodes par leur forme et leur poids, et montées sans frais sur des pivots à l’avant ou à l’arrière des embarcations. Après la fondation de Québec (1608), des Trois Rivières (1634), de Sorel et de Montréal (1642), on s’en servait encore journellement, et ainsi pendant nombre d’années plus tard. Le fait est incontestable. On sait aussi qu’à cette époque, les mêmes canons n’étaient plus employés en France que pour les bâtiments côtiers et