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Le lecteur va se dire :

— Enfin ! je rencontre un conteur qui n’a rien emprunté à un autre conteur, car il a été témoin du fait, ce qui est bien le merle blanc à trouver lorsque l’on parle d’histoire de loup-garou. Soyons toute oreille.

C’est très-aimable de votre part, ami lecteur, très-aimable ; aussi vais-je faire de mon mieux pour mériter votre confiance.



J’étais en tournée dans les chantiers du haut de la rivière aux Rats, et je venais de me débotter devant la cambuse de Pierre Miron, contre-maître de chantier, lorsque le cuisinier, me tirant à part, me confia une grande nouvelle :

Le diable rôdait dans les environs en personne naturelle ! Tout ce qu’il peut y avoir de plus diable et de plus vivant !

— Bah ! tu badines, lui dis-je.

— Badiner, monsieur ? moi badiner avec