Page:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome I, 1882.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Il était escorté de ses gentilshommes et de vingt matelots. Les champs cultivés et la bourgade fortifiée d’Hochelaga, située sur le côteau qui s’étend au pied de la montagne, du côté de la ville actuelle, ravirent les voyageurs français.

Il gravit la montagne, lui donna le nom de Mont-Royal, examina attentivement la contrée environnante, posa des questions sur le cours des eaux qu’il voyait : l’Ottawa et la partie supérieure du lac Saint-Louis, voulut savoir s’il y avait des métaux dans le voisinage, mais ne reçut que de vagues réponses, et s’en retourna, néanmoins, enchanté de tout ce qu’il avait vu. Le peuple d’Hochelaga, son chef en tête, l’avait festoyé et caressé de manière à lui faire entendre qu’ils pourraient se revoir en très-bons termes lorsqu’il plairait aux Français de revenir.

Parti d’Hochelaga le 3 octobre, Cartier rejoignit l’Émérillon le 5 ; deux jours après, il tenta de remonter le Saint-Maurice, qu’il nomma rivière de Fouez ou de Foix (il y planta une croix), visita son ami d’Achelacy qui le reçut froidement, et, le 11, il était de retour à Sainte-Croix, où ses gens avaient bâti un retranchement de pieux muni d’artillerie, car la saison était trop avancée pour entreprendre de repasser en France cette année.

Les motifs qui avaient déterminé François Ier à commander ces explorations sont à peu près ceux que nous avons énumérés en ouvrant ce chapitre, et, à vrai dire, on les retrouve dans toutes les commissions qui nous sont restées de cette époque. Il n’y a pas sujet de s’y arrêter ici, car nous les verrons reparaître par la suite, en temps opportun pour nous en occuper.

Bien que Jacques Cartier n’ait rien fondé dans notre pays, la liste de ses équipages en 1535 n’est pas dépourvue d’intérêt :

Jacques Cartier, capitaine-général ; Thomas Fourmont, Frosmont ou Fromont, capitaine de la Grande-Hermine, cent vingt tonneaux ; Macé Jallobert, Malouin, capitaine et pilote du Courlieu, rebaptisé la Petite-Hermine, soixante tonneaux (Jallobert, ayant épousé Allizon Des Granches, était beau-frère de Cartier) ; Guillaume Le Marié, Malouin, maître du Courlieu ; Guillaume Le Breton-Bastille, Malouin, capitaine et pilote de l’Émérillon, quarante tonneaux ; Jacques Maingart, Malouin, maître de l’Émérillon ; Dom. Guillaume Le Breton et Dom Antoine, aumôniers ; Charles Guillot, secrétaire de Jacques Cartier ; Claude de Pontbriand, échanson du dauphin ; Charles de la Pommeraye, gentilhomme malouin ; De Goyelle, Malouin ; Jean Garnier, sieur de Chambeaux, gentilhomme malouin ; Garnier de Chambeaux, gentilhomme malouin ; Antoine Des Granches, parent de Cartier ; Étienne Noël, parent de Cartier ; Jean Poullet, Malouin ; Michel Donquais, charpentier ; François Guitault, apothicaire ; Guillaume Sequart, charpentier ; Guillaume Énault, charpentier ; Jean Dabin, charpentier ; Jean Duvert, charpentier ; Philippe Thomas, charpentier ; Jean Aismery, charpentier ; Pierre Marquier, trompette ; Samson Ripault, barbier ; Thomas Boulain, Laurent Boulain, Pierre Émery dit Talbot, Michel Hervé, Étienne Reumeuel, Michel Audiepore, Bertrand Lamboste, Richard Le Bay, Lucas père, sieur Fammys, Georges Mabille, Robin Lefort, François Guillot, Julien Gollet, Michel Philipot, Jean Hamel, Jean Fleury, Guillaume Guilbert,