CHAPITRE III
1604 — 1607
Par lettres-patentes du 8 novembre et du 18 décembre 1603, de Monts fut nommé lieutenant-général au pays de la Cadie, du 40e au 46e, pour le peupler, cultiver et faire habiter, rechercher les mines d’or et d’argent, bâtir des villes, concéder des terres, etc. Le privilége, en dehors de la concession des terres, s’étendait jusqu’au 54e degré de latitude.
L’opposition de Sully n’était pas la seule. Le parlement de Rouen refusa d’entériner les lettres-patentes, et adressa même au roi (18 janvier 1604) des remontrances auxquelles Henri iv, piqué, riposta par une missive péremptoire selon les meilleures formes ; mais le parlement n’en tint compte, et ce ne fut que sur nouvelle injonction (25 janvier) qu’il s’inclina enfin. Il soutenait que ce privilége ne devait pas être accordé à un protestant, et que le commerce de l’Acadie et terres circonvoisines devait être libre. À quoi Sa Majesté répondait : « Nous avons donné ordre que quelques gens d’église, de bonne vie, doctrine et édification, s’emploient à cette entreprise et se transportent ès dits pays et provinces avec le dit sieur de Montz pour prévenir ce que l’on pourrait y semer et introduire de contraire pro-