CHAPITRE VII
1626 — 1760
« Les Français qui achevèrent la conquête des Gaules n’étaient pas en assez grand nombre pour posséder toutes les terres : ils n’en prirent que le tiers, qui fut divisé en terres saliques, en bénéfices militaires et en domaines du roi. Les terres saliques étaient celles qui échurent en partage à chaque Français, et qui, par conséquent, étaient héréditaires. On donna le nom de « bénéfices militaires » à des terres que l’on ne partagea point, qui demeurèrent à l’État et que les rois devaient distribuer pour récompenses viagères à ceux qui en méritaient par leurs actions ou par l’ancienneté de leur service. On appela « domaines du roi » les parts considérables qu’eut le chef dans le partage général.
« De tous temps et en tous pays, les princes ont donné des terres en récompense des services qu’on avait rendus à l’État.
« On ne mit des impôts que sur les Gaulois. Les Français ne payaient que de leur personne ; le métier des armes était le seul qu’ils connussent.
« Les grands vassaux relevaient tous de la couronne, c’est-à-dire qu’ils lui devaient hommage, et les petits relevaient des grands. Celui qui recevait un bourg ou une ville faisait serment à celui qui s’était emparé de toute une province, de le reconnaître pour son seigneur