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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

cent cinquante, sont comparus pardevant les dits notaires, les dits sieurs Pierre Chevrier et Hiérosme le Royer étant de présents en cette ville de Paris logés à la Fleur-de-Lis, rue des Marmousets, paroisse Saint-Pierre-aux-Bœufs ; lesquels ont déclaré que messieurs les associés pour la conversion des sauvages de la Nouvelle-France en l’île de Montréal ci-dessus désignée, sont : Messire Jean-Jacques Ollier, prêtre, curé de Saint-Sulpice ; messire Alexandre Le Rageois, ecclésiastique ; Nicolas Barreau, ancien ecclésiastique ; messire Roger du Plessis, seigneur de Liancour, duc de la Roche-Guyon et autres lieux, chevalier des ordres du roi ; messire Henry-Louis Habert, seigneur de Montmort, conseiller du roi en ses conseils, et maître des requêtes ordinaires de son hôtel ; Bertrand Drouart, écuier, et Louis Séguier sieur de Saint-Germain, au profit desquels à ce présents et acceptant tant pour eux que pour Louis Dailleboust et Paul de Chomedey, écuiers, les dits sieurs Chevrier et le Royer de la Dauversière font en tant que besoin serait la déclaration ci-dessus à l’effet de la plus grande validité d’icelle ; reconnaissant d’abondant iceux sieurs de Fancamp et de la Dauversière qu’ils ne prétendent aucune chose en la dite île de Montréal, forts et habitation d’icelle et autres dépendances, que comme associés avec les dits sieurs ci-dessus nommés, et tous ensemble s’en font encore, en tant que besoin est ou serait, donation mutuelle et réciproque, irrévocable, et entre vifs aux survivants les uns des autres, en cas de prédécès d’iceux, et au survivant et dernier survivant de tous en excluant à jamais tous leurs héritiers et ayans cause pour quelque cause et occasion que ce soit ; donnant pouvoir au porteur en cas qu’il se trouvât nécessaire de faire insinuer les présentes partout où besoin sera, dont ils ont requis acte aux dits notaires à eux octroyé ès études des dits notaires les dits jour et an que dessus, et ont signé. Ainsi signé : Chevrier, Ollier, Le Rageois, H.-L. Habert, Barreau, Chaussière, Le Royer, Roger du Plessis, Drouart, Louis Séguier, Bouret, et au bas est écrit et paraphé : En conséquence de l’acte en forme de décharge de pièces passé entre les parties ès noms, pardevant autres notaires du dit Châtelet de Paris, soussignés ce jourd’hui dixième mars mil six cent soixante-quatre. Ainsi signé : Chevrier, l’abbé de Queylus, Drouart, Huart, Le Rageois, Barillon, Du Plessis, Muret, notaires, en l’original des présentes annexé à la minute du dit acte par devers le dit Muret l’aîné, notaire. Signé : Huart, Muret, avec paraphes. — Enregistré au présent registre du conseil souverain de la Nouvelle-France, ce requérant, monsieur Souart dénommé en la requête par lui présentée à monseigneur l’intendant ci-dessus enregistrée, dont acte lui est octroyé pour servir aux seigneurs de l’île de Montréal ce que de raison, par moi greffier au dit conseil soussigné, le vingtième septembre mil six cent soixante-six. Signé : Peuvret[1]. »

Des changements se préparaient dans l’administration de la Nouvelle-France, par suite de la crise amenée avec la guerre des Iroquois et la fondation de Montréal.

Les jésuites avaient commencé, à Québec, en 1636, un « séminaire de néophytes » ; mais, dès l’année suivante, les élèves étaient retournés à la vie des bois. Les religieux n’obtenaient presque rien des Cent-Associés ; néanmoins, voyant que les sauvages ne voulaient

  1. Édits et Ordonnances, I, 274.