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CHAPITRE II

1622 — 1627


Les sieurs de Caen. — Premières seigneuries. — Peu ou point de culture. — Décès de Louis Hébert. — Guerre des sauvages.



A

u commencement de juin 1622, un nommé Santein, commis de M. Dolu, apporta à Québec la nouvelle de la réunion des deux sociétés. Le 15, arrivèrent de France Pontgravé et le sieur de la Ralde, lieutenant de de Caen. On fut tout surpris de l’accueil empressé que leur fit Champlain. Il faut dire que la situation des affaires n’avait guère transpiré au dehors, et que le fondateur de Québec semblait prendre plaisir à renouer aux yeux de chacun avec Pontgravé, son ami de vingt ans, le meilleur compagnon de ses travaux. « Les dits du Pont et de la Ralde partirent pour monter en amont le dit fleuve, aux Trois-Rivières, où ils trouvèrent quelque nombre de sauvages, en attendant un plus grand. Quelques jours après, arriva le Sire, commis, qui nous apporte nouvelle de l’arrivée du dit sieur de Caen à Tadoussac, qui m’écrivit qu’en bref il s’acheminerait par devers nous, après la barque montée ; me priant lui envoyer quelques scieurs d’ais, et un canot en diligence au dit du Pont et de la Ralde, ce que je fis, et le dit Sire partit ce même jour pour retourner à Tadoussac. Trois jours après, arriva une barque des Trois-Rivières, qui allait au dit Tadoussac, suivant l’ordre qui avait (été) donné. Le vendredi 15 juillet, sur le soir, arriva le dit sieur de Caen dedans une chaloupe, craignant n’être assez à temps à la traite des Trois-Rivières. Ayant laissé charge de dépêcher sa barque à Tadoussac, pour l’aller trouver aux Trois-Rivières, je le reçus au mieux qu’il me fut possible… Il me rendit la lettre suivante de Sa Majesté… Le dit de Caen fut deux jours à Québec, et de là s’en alla aux Trois-Rivières. Le lendemain, sa barque arriva de Tadoussac, qu’il alla trouver. Le dernier du dit mois de juillet, passa (à Québec) le dit de la Ralde, qui s’en retournait à Tadoussac[1]. Le dit sieur de Caen arriva (à Québec) des Trois-Rivières le 19 d’août, et le mercredi 24, je fis lire et publier les articles de messieurs les associés, arrêtés par le roi en son conseil. » De Caen se rendit à Tadoussac, d’où il s’embarqua pour la France, le 5 septembre 1622[2].
  1. Il y avait en ce lieu un capitaine basque, du nom de Guérard, qui traitait malgré les ordonnances du roi.
  2. Œuvres de Champlain, pp. 1035-1037.