CHAPITRE IV
1630 — 1635
La séparation eut lieu le 29 juillet (1629). Le lendemain, comme on était par le travers de la Malbaie[1], on aperçut le vaisseau d’Émeric de Caen, et, s’en étant approché, Thomas Kertk ordonna à Champlain de descendre sous le tillac avec ses gens, afin de ne point gêner le combat qui allait s’engager. Après une chaude résistance qui tourna au désavantage des Français, Kertk rappela Champlain ; il y eut des pourparlers, puis le capitaine de Caen se rendit.
Le 27 octobre, Kertk était à Douvres. Champlain écrivit de cette ville à M. Jean de Lauson, lui racontant ce qui s’était passé et combien les Anglais étaient embarrassés de ce que la capture de Québec eut eu lieu après la conclusion de la paix entre les deux couronnes. Durant les quatre ou cinq semaines qu’il vécut à Londres auprès de l’ambassadeur de France, il rédigea divers mémoires « et le procès-verbal de ce qui s’était passé en ce voyage. Je donnai l’original de la capitulation et une carte du pays, pour faire voir aux Anglais les découvertes et possession qu’avions prise du dit pays de la Nouvelle-France premier que les Anglais. »
Richelieu, voulant porter le dernier coup aux réformés de France, avait assiégé la Rochelle, dont la prise (28 octobre 1628) tua le protestantisme dans ce royaume, comme parti politique. Le 24 avril 1629, un traité de paix avait été signé à Suze entre la France et
- ↑ Cette seigneurie, accordée plus tard au gouverneur Murray, porte dans le langage ordinaire les deux noms de Malbaie et Murray Bay.