CHAPITRE VI
1636 — 1639
Il n’y a pas à douter du rôle qu’a joué l’influence du clergé dans le recrutement de nos colons ; les étrangers l’admettent, et on est surpris de voir ensuite ceux-ci affirmer — sans preuve — que nous descendons d’une classe de misérables chassés par les tribunaux français. Ces deux propositions ne s’accordant pas, passons outre et faisons plutôt un reproche à la compagnie des Cent-Associés qui négligea si impolitiquement de fortifier le Canada par l’envoi de nombreuses familles, choisies comme celles que nous allons faire connaître, car la France n’en a jamais été dépourvue :
Pierre de Launay, né 1616, fils de Gilles de Launay et de Louise Dubois, de Fresnay-le-Boesme, au Maine, est cité comme l’un des commis de la compagnie, en janvier 1636 ; en 1645, il épousa, à Québec, Françoise, fille de Louis-Henri Pinguet ; sa descendance existe encore.
Jacques Gourdeau, sieur de Beaulieu, né 1614, fils de Nicolas Gourdeau, procureur au siège royal de Niort, Poitou, contribua, avec Jean Bourdon, à composer le feu d’artifice[1] qui fut tiré à Québec, le 19 mars 1637, en l’honneur de saint Joseph, patron du pays ; en 1652, à Québec, il épousa Éléonore de Grandmaison, veuve du sieur de Chavigny ; il fut assassiné (1663) dans sa maison, à l’île d’Orléans, avec l’un de ses domestiques ; sa descendance est nombreuse dans les environs de Québec.
- ↑ Voir la gravure et le récit, p. 9, Relation de 1637.