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père Chaumonot me servirent de diacre et de sous-diacre. Le père Chastelain et Mons. l’évêque (Mgr  de Laval, premier évêque du Canada, arrivé l’année précédente) y avaient dit la messe devant M. de Bernières. Il y eut indulgence plénière appliquée par monseigneur l’évêque, de trois qu’il avait pouvoir d’appliquer, outre trois autres avec oraison de quarante heures. Le sermon solennel fut fait à la paroisse l’après-dinée et celui des ursulines en même temps, sans solennité, à leur grille ; le salut ensuite solennellement, y fut fait par monsieur de Bernières, et la musique en la manière qui suit, le saint Sacrement y étant exposé : On commença en musique par le Pauge lingua, après quoi immédiatement les religieuses chantèrent un motet court du saint Sacrement, ensuite la musique recommença l’Iste Confessor, après quoi immédiatement les religieuses chantèrent un motet du saint, après quoi la musique reprit le Domine salvum fac regem, à la suite duquel M. de Bernières, officiant, dit la messe et les trois oraisons correspondantes ; après quoi les religieuses devaient chanter quelque chose pendant l’encensement et la bénédiction, ce qu’elles ne firent pas, pour n’en avoir été suffisamment averties. Le tout fut conclu par un Laudate Dominum chanté par la musique. On en fut fort satisfait et la chose parut belle et dévote. Toute l’église était remplie. On manqua de mettre au-dessus de la porte l’écriteau « indulgence plénière. » (Le père Jérôme Lalemant.)

1661. « À la Saint-Joseph, il y eut trois feux le soir (nos écoliers, M. Couillard et les ursulines). Point de diacre et sous-diacre aux ursulines, parce que ceux qui le pouvaient faire (étaient) empêchés aux confessions, qui durèrent en notre chapelle jusques à neuf heures. Le reste à l’ordinaire. Pour le salut aux ursulines, elles le firent seules, où le monde fut invité pour y gagner les indulgences. » (Le père Jérôme Lalemant.)

1661. Le 22 juin, le grand-sénéchal Jean de Lauson, avec plusieurs hommes, furent tués à l’île d’Orléans par les Iroquois. On les inhuma le 24, jour de la Saint-Jean-Baptiste. Il n’est pas fait mention de cette fête.

1662. « À la Saint-Joseph, aux ursulines, monseigneur, une basse messe à sept heures. La grande messe à huit, et la dernière fut dite là même, et non céans ; le salut solennel avec les instruments. » (Le père Jérôme Lalemant.)

1663. « La Saint-Joseph venant le lundi de la semaine sainte, fut fêtée et point transportée. » (Le père Jérôme Lalemant,)

1664. « À la Saint-Joseph, on ne fit céans ni salut la veille ni le jour. Il se fit aux ursulines le jour. » (Le père Jérôme Lalemant.)

1666. « La solennité du feu de la Saint-Jean se fit avec toutes les magnificences possibles, monseigneur l’évêque revêtu pontificalement avec tout le clergé, nos pères en surplis, etc. Il présente le flambeau de cire blanche à M. de Tracy, qui le lui rend et l’oblige à mettre le feu le premier, etc. » (Le père Le Mercier.) Cette cérémonie était relevée, sans doute, par la présence des soldats du régiment de Carignan, arrivés l’année précédente.

Les origines de la Saint-Joseph et de la Saint-Jean-Baptiste nous sont donc clairement indiquées. La première de ces fêtes a gardé son caractère religieux ; l’autre, ses allures