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histoire des canadiens-français

Côte-Sainte-Geneviève ; M. Denis, adjoint de Québec ; le sieur de la Meslée, adjoint de la côte de Notre-Dame-des-Anges ; Guillaume Peltier, adjoint de Beauport ; François Belanger, adjoint de la Longue-Pointe ; Pierre Picard, adjoint du Cap-Tourmente ; M. Buissot, adjoint de la côte de Lauson. »

Nous avons tenté de réunir dans un tableau, que l’on trouvera à la suite de cette page, les noms de tous les Français de Montréal, entre les années 1641 et 1653, c’est-à-dire avant l’arrivée de la fameuse colonie amenée par M. de Maisonneuve, l’automne de 1653. Le lecteur comprendra que le chiffre indiquant la date de l’arrivée de chaque individu se rapporte, dans certains cas, à la plus ancienne mention connue ; car la véritable date de l’arrivée fait parfois défaut. Ces recherches nous ont pris beaucoup de temps.

Les années 1641-44 fournissent la moitié des soixante et douze hommes que renferme ce tableau, ce qui correspond de bien près aux quarante hommes que l’on dit avoir été envoyés dans ce poste pour le fonder, sous les ordres de M. de Maisonneuve.

Nous indiquons les provinces d’où sont sortis quarante et un de ces hommes et celles de vingt-six femmes sur les trente-six, qui se sont mariés avant ou après 1653. Vingt et un de ces ménages sont antérieurs à l’année 1654. Vingt-sept colons ont reçu des terres à titre d’habitants. Trente-deux hommes, ou près de la moitié du nombre total, ont péri de la main des Iroquois durant les vingt premières années.

Que de réflexions inspirent ces simples chiffres ! Et quel respect ne devons-nous pas avoir pour les courageux fondateurs de la grande ville !

Les quatorze ou quinze hommes cités comme étant arrivés de 1651 à 1653 inclusivement appartiennent plutôt aux dix années antérieures, puisque nous savons dans quel état de délaissement Montréal était tombé après 1651 ; néanmoins, faute de pièces justificatives, nous n’osons leur assigner une autre date que celle où on les trouve mentionnés pour la première fois.

Si, maintenant, nous calculons le nombre des hommes, des femmes et des enfants arrivés avant 1653, nous formons un total approximatif de cent âmes au moins, peut-être cent vingt. Les ménages restant, à la date de 1652, ou l’été de 1653, devaient être de douze ou quinze, et toute la population, de quatre-vingt-dix à cent âmes. Les annales du temps parlent de cinq ou six maisons construites en dehors du fort, et dont quelques-unes abritaient probablement deux ménages.

Mademoiselle Mance n’avait avec elle ni sœur ni élève. Jeanne Loisel, née le 21 juillet 1649, est la première fille du poste qui ait survécu après être sortie du berceau ; elle venait d’atteindre l’âge de quatre ans lorsque la sœur Bourgeois arriva, en 1653.