CHAPITRE V
1633-1666.
Entre 1642 et 1653, il paraîtrait qu’il arriva peu de femmes.
« La reine, écrit le père Le Mercier, ayant de la tendresse pour la conversion des sauvages, et de l’affection pour l’établissement de la colonie française en ce nouveau monde, y envoya, ce printemps dernier (1654), quelque nombre de filles fort honnêtes tirées des maisons d’honneur. On n’en reçoit point d’autres dans cette nouvelle peuplade. J’ai l’assurance que dix-huit ans se sont écoulés sans que le maître des hautes œuvres qui était en ce pays-là ait fait aucun acte de son métier, sinon sur deux vilaines, que l’on bannit après avoir été publiquement fustigées. Tant que ceux qui tiennent le timon défendront aux vaisseaux d’amener de ces marchandises de contrebande ; tant qu’ils s’opposeront au vice et feront régner la vertu, cette colonie fleurira et sera bénite de la main du Très-Haut. » L’insistance, non-seulement des jésuites, mais des hauts fonctionnaires civils à n’admettre ici que des personnes respectables est démontrée par tous les écrits du temps.
« L’histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec rapporte qu’il s’y trouvait plusieurs demoiselles placées sous la garde d’une religieuse, la mère Renée de la Nativité. Vers ce temps (1654),