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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

villes qui leur servaient de chefs-lieux : Québec, les Trois-Rivières et Montréal. Dans chacune, il y avait une organisation civile et judiciaire, si bien ordonnées toutes deux que ni le gouverneur-général ni le conseil souverain ne s’occupaient de la marche des choses, excepté en cas d’appel à leur autorité. À Québec était une cour de prévôté. Les justices de Montréal et des Trois-Rivières, distinguées sous le nom de juridictions royales, étaient des cours civiles et criminelles organisées de la même manière que celle de la prévôté, excepté qu’il n’y avait pas de lieutenant (juge) particulier aux Trois-Rivières, où il était facile d’amener les procès de la ville devant le lieutenant-général de la juridiction ou juge royal.

L’année 1663, qui vit tant de transformations dans la colonie, fut de plus signalée par des tremblements de terre dont la violence et la durée n’ont jamais, depuis, été égalées en ce pays. Un officier écrivait à ce sujet que les bouleversements s’étaient fait sentir « grands et épouvantables, » du cinq de février au milieu de juillet, et « vers la fin de ce mois, dit-il, les grands arbres, précipités dans la rivière avec des collines et des montagnes toutes entières, roulaient encore effroyablement dans les eaux, qui les rejetaient sur les rivages dans une étrange confusion. » D’immenses incendies ravagèrent les forêts ; on craignit que les récoltes ne fussent perdues ; mais, à la surprise de tout le monde, elles vinrent excellentes et abondantes.


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