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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

nom de Royal American. Pour plaire aux Canadiens lord Dorchester choisit l’un d’eux officier au 109e régiment, Louis-Joseph Fleury d’Eschambault, le créa lieut.-colonel, et poussa l’enrôlement des volontaires. Les deux bataillons réguliers du 60e servaient ordinairement aux colonies ; dans les bureaux de Londres, on les regardait un peu comme étrangers à cause de cela ; bientôt ils furent envoyés aux Antilles, et lorsqu’ils demandèrent à retourner dans la Grande-Bretagne, après avoir servi à Jersey, Guernesay et ailleurs, les autorités accédèrent à leur désir avec répugnance. Chacun des quatre bataillons était indépendant l’un de l’autre pour les fins du service, de l’avancement et du commandement. La chronique raconte que, dans une revue, à Longueuil, (vers 1793) les 7e et 60e régiments luttèrent d’adresse, sous les ordres du duc de Kent et de M. d’Eschambault, au grand honneur de ce dernier.

Lord Dorchester, partant pour l’Angleterre (1796) laissa des instructions pour organiser un régiment qui prit le nom de Royal Canadien[1], avec Joseph-Dominique-Emmanuel de Longueuil pour commandant du premier bataillon, levé dans le Bas-Canada ; le second appartenait au Haut-Canada ; en tout ils étaient fort de six cents hommes. Louis-Ignace-Michel-Antoine de Salaberry, qui avait servi dans l’armée régulière, fut nommé major et le capitaine François Dambourgès mis à la tête de la compagnie de grenadiers. Les autres officiers étaient : capitaines : Désaunier Beaubien, François Piedmont, Pierre Marcoux, C. Sabrevois de Bleury, J.-B.-Pierre Louvigny de Montigny, François Vassal de Montviel, J.-Bte. d’Estimauville ; lieutenants : Daniel Dupré, Pierre Duchoquet, A. Juchereau Duchesnay, Joseph de Beaujeu, C.-Gasp. Lanaudière, Hypolite Hertel, Pierre Bazin, Henry Hay, Joseph Bouchette, Benjamin Joubert ; enseignes : J.-B. Juchereau-Duchesnay, Antoine Pétrimoulx, Louis Montizambert, Maurice-Roch de Salaberry, Honoré Boillé, Charles-Gaspard de Lanaudière, Antoine Lanaudière, Étienne La Morandière, Richard Hay, François Boucher, Robert Anderson ; François Duval ; chapelain : Salter Mountain ; adjudant ; Robert Anderson ; quartier-maître : Louis Fromenteau : chirurgien : James Davidson ; assistant-chirurgien : J.-B.-L. Ménard. Le drapeau portait la devise Try Us.

Sur les rapports qui lui furent faits en 1797, le duc de Kent, commandant en chef, écrivit d’Halifax au major de Salaberry pour le féliciter des progrès de son bataillon, lequel était alors à Montréal où il passa deux ans ; puis ce corps fit deux autres années à Sorel. En 1799, il fut question de fondre le Royal Canadien ou les Volontaires comme on les appelait, dans les Fencibles, afin de les rendre aptes, en leur donnant des officiers supérieurs pris dans la ligne, de servir dans toutes les colonies. L’année suivante, un détachement se trouvait en garnison à Québec, le reste à Saint-Jean d’Iberville ; le major de Salaberry se retira à Beauport, quelque peu découragé de la tournure que prenaient les choses. Dès le commencement de 1801, le nouveau ministère écrivit au gouverneur-général touchant la nécessité de désar-

  1. À la fin l’année 1796, il y avait en Canada les 4e, 5e, 24e, 25e 60e régiments. Au 60e les officiers Canadiens-Français étaient : Fleury de Chambault premier capitaine, et H. des Rivières second lieutenant. Dans le deuxième bataillon des Royaux Canadiens, étaient les lieutenant Taschereau et Pierre-Ignace Mayot (Malhiot), et les enseignes Pierre Boucherville et Charles Launière.