Page:Sulte - Historiettes et fantaisies, 1910.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des couronnes et reviennent entonner des chansons qu’ils appellent guilanus. Il en est de même parmi les peuples du Holstein, en Allemagne, qui appellent le gui marenlaken, rameau des spectres. Les jeunes gens y vont, au commencement de l’année, frapper aux portes et fenêtres des maisons en criant : guthyl ! (gui). » (M. Clavel : Histoire des Gaules.)

On ne saurait douter que le mot celtique ghi soit le même que notre gui. Par exemple, il y a erreur lorsque l’on affirme que les Gaulois criaient en signe de réjouissance. Au gui, l’an neuf ! car il y a là trois termes de pur français, et le français avait encore mille ans à attendre pour venir au monde lorsque Jules César envahit les Gaules. Il est certain aussi que les druides saluaient dans leurs acclamations l’année qui s’ouvrait. Alors ils le faisaient en langue celtique. Disons donc qu’ils prononçaient Ah ghi bliadhna ùr ! qui est pour nous Ah ! gui, nouvelle année. Les souhaits du jour de l’an s’exprimaient ainsi : Bliadhna mhath ùr dhuibh. Retenez cette petite phrase par cœur pour les prochaines visites du jour de l’an.

Lorsque vous chantez :

La bonne aventure, ô gué !
Gué, gué ! la faridondé !


vous redites le fameux Ah ghi, de nos ancêtres de la quatre-vingt-dixième génération.



Au solstice d’hiver, les druides, les prêtresses et le peuple gaulois entouraient le chêne symbolique et en