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nant qu’ils aient transporté ici un souvenir, même incompris, de ce qui existait depuis le temps de leurs pères.

M. C. Leber, un savant français qui a étudié ces choses anciennes, dit : « Le grand sacrifice du gui de l’an neuf se faisait avec beaucoup de cérémonies, près de Chartres, le sixième jour de la lune, qui était le commencement de l’année des Gaulois, suivant leur manière de compter par les nuits. »

La Guignolée descend en ligne directe du jour de l’an des Gaulois. C’est une réminiscence qui date de trois mille ans. Conservons-là, elle en vaut la peine, puisque tant de races qui nous entourent n’ont rien à nous montrer d’aussi vieux.

« De toutes ces traditions, nous n’avons importé en Canada que la mascarade du 1er janvier et le chant de la Guignolée, mais dans plusieurs pays de l’Europe, le gui ou rameau des spectres est un objet de vénération auquel on attribue une grande puissance, » dit M. Ernest Gagnon. J’observerai que la coutume en question n’a pas plus dégénéré en Canada qu’en France. Dans les deux cas, c’est la perpétuation d’un souvenir et si les savants sont impuissants à éclairer les Français du dix-neuvième siècle sur les détails de cette célébration, il est certain que nos gens sur les bords du grand fleuve Saint-Laurent, sur le Saguenay et l’Ottawa, maintiennent la tradition aussi bien que dans n’importe quelle contrée de la France.



Le mot ghi, dans la langue celtique signifiait « guérissant tout. » C’est une plante parasite de la famille des chèvrefeuilles dont la semence s’attacha à l’écorce