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HISTORIETTES ET FANTAISIES

le Canada avec les contrées européennes. Ce qu’il observe, ce qu’il dit n’a rien perdu de sa valeur : nous sommes le peuple constructeur de ponts ; de plus nous donnons l’exemple aux perceurs de tunnels, car la méthode américaine est la meilleure du monde entier.

M. Merritt, parlant en présence de la législature du Canada vers 1845, disait : « Nous devrions utiliser les navires à vapeur qui commencent à voyager d’Europe en Amérique. Une subvention du gouvernement amènerait deux ou trois de ces vaisseaux dans notre fleuve, chaque été, et voyez quel bienfait pour nous ! » On lui répondit qu’il rêvait.

Cinquante ans après M. Merritt, nous voyons quatre ou cinq de ces navires remonter le fleuve, chaque jour de l’été, portant au Nouveau-Monde des produits contre lesquels ils échangent ceux du Canada.

Vers 1817, un membre de la Chambre des Communes d’Angleterre disait que, si des émigrants étaient expédiés au Canada, il faudrait leur envoyer de la viande et de la farine pour subsister, vu que le pays était à l’état sauvage. C’est nous, à présent, qui envoyons des céréales et du bœuf et des moutons, du beurre, du fromage et des pommes au marché de Londres.



Nous n’avions pas d’aqueduc, rien que des puits ou le service des porteurs d’eau, hélas ! peu ragoûtant. Et le breuvage de notre premier père coûtait le prix ! Par un coup de baguette, la fée moderne a donné à chaque maison un fleuve à robinet ! De l’eau à laver tout le monde, on n’en revient pas. Des jeunes s’imaginent que cela a toujours existé. Avoir un bras du Saint-Lau-