Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 06, 1918.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
les forges saint-maurice

tenant à Monsieur Amiot, en face du marché de la basse-ville, où je reçois et vends les produits de mes cyclopes ; j’expédie pour Londres les fers en gueusets ; je pourvois aux besoins des associés, enfin j’exécute leurs ordres de point en point. On est très content de moi. Les habitants des campagnes, les citoyens et forgerons des villes, en raison des fers, m’eurent bientôt achalandé et fait connaître. Ma profession médicale m’aidait un peu encore. »[1].

Masère écrivait en 1771 que la compagnie avait dépensé plus de £4,500 sterling dans les Forges, lesquelles, en 1767, étaient dans une condition déplorable. On y avait fait une grande quantité de très bon fer, au grand bénéfice du pays, mais payant à peine les dépenses encourues. Il ne dit en aucune façon que la compagnie Pélissier ait subi des changements de 1767 à 1771.

Le 28 février 1775, Laterrière part de Québec pour les forges Saint-Maurice où il est appelé comme inspecteur pour la compagnie Pélissier. « Je touchais, dit-il, cent-vingt-cinq louis de salaire et j’avais, en outre, un intérêt d’un neuvième dans le bénéfice total, de sorte que le tout ensemble pouvait valoir, quatre à six cents louis. » Cela représentait bien trois fois la valeur de l’argent de 1920. Il laissait à Québec son magasin et bureau, à un nommé Guenond, marchand, que Pélissier acceptait. Laterrière continue :

« Arrivé aux Forges, je rendis compte de ma gestion

  1. Mémoires, Québec, 1873. Toutes les citations ici reproduites de Laterrière sont tirées du même livre.

    Avant la nomination de Laterrière comme agent des Forges à Québec, il y avait en cette ville un nommé Jacques Terroux, marchand, qui achetait directement des Forges du fer et des poêles qu’il revendait. Aux Trois-Rivières, Haldimand avait loué d’un nommé F. Lévesque un hangar ou magasin pour l’emmagasinage des poêles et autres articles, de 1762 à 1765.