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les forges saint-maurice

Vers le 5 mai Laterrière, muni d’un billet de Pélissier, partit pour Québec, allant chercher des marchandises et des provisions nécessaires aux Forges. Rendu à Deschambault il rencontra les troupes américaines qui retraitaient vers Batiscan et plus haut. Ayant montré au général Wooster l’écrit de Pélissier, on le laissa continuer son chemin. Wooster, devançant ses hommes, arriva aux Trois-Rivières le 7 et ses troupes ne passèrent dans cette ville que du 9 au 15 mai. Une fois à Québec, Laterrière fut arrêté parce que, dit-il, il avait obtenu passage à la faveur de la recommandation de Pélissier, mais nous savons que notre homme était considéré suspect depuis des semaines déjà. Laterrière dit qu’il fut retenu un mois sur un navire après quoi on le mit à terre près de Deschambauit et il retourna aux Forges. Sa captivité n’avait durée que trois petites semaines.

Parlant des propos que l’on tenait sur son compte, Laterrière écrit :

« — Ne l’avons-nous pas vu venir effrontément à Québec après la levée du blocus ?

— Oui, mais il fut bien servi en arrivant à la porte du Palais, à cheval : il fut arrêté et conduit à la grand’garde. Comme il passait sur la Place d’Armes, le général Maclean lui cria : Eh ! bien, vous êtes de ces messieurs des Forges… Très charmé de vous voir. Il y a des gants et des souliers à la nouvelle mode de préparés ici pour vous. En attendant, allez à la grand’garde… Nous voudrions bien tenir ici Pélissier avec vous. »

    Plusieurs de ces boulets qui étaient enfouis dans le sol furent trouvés il y a une trentaine d’années à une assez grande profondeur dans la côte où se déverse le gros ruisseau « qui ne gèle jamais durant l’hiver », près du moulin. Le musée du Séminaire des Trois-Rivières en possède deux de moyen calibre.