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les forges saint-maurice

a encore demandé un règlement de comptes, je persiste à dire que, au moment de retourner en France pour toujours, il voulait se faire rendre autre chose que de l’argent.

Dumas s’était montré grand ami de Laterrière depuis l’arrivée de celui-ci en Canada et ce qui suit s’explique parfaitement surtout si l’on songe que Laterrière avait fort bien dirigé les Forges de 1776 à 1778 :

« M. Dumas, ne pouvant tirer aucun parti avantageux de sa nouvelle ferme (sa nouvelle position, car la ferme datait de 1767) parce qu’il connaissait fort peu cet état, ne me laissa plus de paix qu’il ne m’eût cédé la moitié des Forges. Je n’hésitai pas à accepter ses offres, sous la condition que j’irais au printemps de 1779 prendre la conduite de tous les travaux. L’acte passé, il ne s’agissait plus que de trouver les deux mille louis nécessaires pour ma part. La vente des produits de ma culture, foin, paille, blé, avoine, et de mes animaux m’en procura une bonne partie. Je vendis mon île et, par là, je formai la somme. Je fis cet achat (des parts de la société des Forges) en janvier et je devais, à l’ouverture de la navigation, en mai, me rendre aux Forges pour en prendre possession aux conditions de notre acte, mais mon emprisonnement en décida autrement. »

Visiblement, Laterrière serait devenu associé de la compagnie des Forges en achetant les parts de quelqu’un des membres. Ce n’est pas Dumas qui lui vendait comme il le dit, la moitié des Forges. Une observation à faire : comment l’île de Bécancour, occupée en octobre, rendait-elle en janvier une récolte de foin, paille, blé, avoine et autres produits, pour former à la vente une aussi forte somme que celle ici mentionnée ? Il faudrait croire que Laterrière avait pris possession de l’île dès le printemps de 1778 mais n’était allé y demeurer qu’en octobre. Dans tout ceci nous ne pouvons faire que des conjectures.