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Page:Sulzer - Nouvelle théorie des plaisirs.djvu/167

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l’arc-en-ciel au prix de celui qu’excite l’harmonie ? & combien faible eſt le plaiſir du plus beau concert en comparaiſon de celui que nous cauſe un ſens beaucoup plus groſſier ? Les plaiſirs des ſens ſubtils reſſemblent en cela à un doux zéphir, & ceux du toucher à un vent impétueux auquel on a de la peine à réſiſiter. Il en eſt de même de la vivacité des ſenſations déſagréables. Ni l’œil, ni l’oreille, ni l’odorat, ne peuvent jamais être bleſſés d’un objet, juſqu’à faire ſentir à l’âme ce qu’on appelle douleur ; ils peuvent exciter des ſentiments fort déſagréables, ou une ſorte d’averſion ; mais c’eſt au ſens du toucher à