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Page:Sulzer - Nouvelle théorie des plaisirs.djvu/59

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Il y a pourtant une de ces diſpoſitions médiates, qui mérite une attention particulière, & qui ne ſert pas peu à confirmer notre explication de l’origine du chagrin. Perſonne n’ignore peut-être l’eſpèce de peine ou de malaiſe qui naît de cet état d’inaction de l’âme qu’on nomme l’ennui. C’eſt une des ſituations les plus pénibles, & qui cauſe un chagrin mortel. Il vient viſiblement de ce que l’action de l’âme eſt alors empêchée, quelles qu’en ſoient les cauſes. On ſent le beſoin preſſant de la nature, on ſouhaite ardemment de le contenter, on vole d’un objet à l’autre ſans pouvoir s’y arrêter. Les idées refuſent, pour ainſi dire, de ſe prê-