Page:Sun Zi - L’Art de la guerre, les treize articles, 1996.djvu/50

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trouviez pas aisément des vivres et du fourrage, ne tardez pas de vous en tirer. Avant que de décamper, voyez si le lieu que vous choisissez est à l’abri par quelque montagne au moyen de laquelle vous soyez à couvert des surprises de l’ennemi, si vous pouvez en sortir aisément, et si vous y avez les commodités nécessaires pour vous procurer les vivres et les autres provisions ; s’il est tel, n’hésitez point à vous en emparer.

IV. Si vous êtes dans un lieu de mort, cherchez l’occasion de combattre. J’appelle lieu de mort ces sortes d’endroits où l’on a aucune ressource, où l’on dépérit insensiblement par l’intempérie de l’air, où les provisions se consument peu à peu sans espérance d’en pouvoir faire de nouvelles ; où les maladies, commençant à se mettre dans l’armée, semblent devoir y faire bientôt de grands ravages. Si vous vous trouvez dans de telles circonstances, hâtez-vous de livrer quelque combat. Je vous réponds que vos troupes n’oublieront rien pour bien se battre. Mourir de la main des ennemis leur paraîtra quelque chose de bien doux au prix de tous les maux qu’ils voient prêts à fondre sur eux et à les accabler.

V. Si, par hasard ou par votre faute, votre armée se rencontrait dans des lieux plein de défilés, où l’on pourrait aisément vous tendre des embûches, d’où il ne serait pas aisé de vous sauver en cas de poursuite, où l’on pourrait vous couper les vivres et les chemins, gardez-vous bien d’y attaquer l’ennemi ; mais si l’ennemi vous y attaque, combattez jusqu’à la mort. Ne vous contentez pas de quelque petit