Page:Sun Zi - L’Art de la guerre, les treize articles, 1996.djvu/65

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ustensile dans leur première station, et qu’ils ne le réclament point, concluez que ce sont des voleurs, punissez-les comme tels.

Si dans votre armée on a des entretiens secrets, si l’on y parle souvent à l’oreille ou à voix basse, s’il y a des choses qu’on n’ose dire qu’à demi-mot, concluez que la peur s’est glissée parmi vos gens, que le mécontentement va suivre, et que les cabales ne tarderont pas à se former : hâtez-vous d’y mettre ordre.

Si vos troupes paraissent pauvres, et qu’elles manquent quelquefois d’un certain petit nécessaire ; outre la solde ordinaire, faites-leur distribuer quelque somme d’argent, mais gardez-vous bien d’être trop libéral, l’abondance d’argent est souvent plus funeste qu’elle n’est avantageuse, et plus préjudiciable qu’utile ; par l’abus qu’on en fait, elle est la source de la corruption des cœurs et la mère de tous les vices.

Si vos soldats, d’audacieux qu’ils étaient auparavant, deviennent timides et craintifs, si chez eux la faiblesse a pris la place de la force, la bassesse, celle de la magnanimité, soyez sûr que leur cœur est gâté ; cherchez la cause de leur dépravation et tranchez-la jusqu’à la racine.

Si, sous divers prétextes, quelques-uns vous demandent leur congé, c’est qu’ils n’ont pas envie de combattre, ne les refusez pas tous ; mais, en l’accordant à plusieurs, que ce soit à des conditions honteuses.

S’ils viennent en troupe vous demander justice d’un ton mutin et colère, écoutez leurs raisons, ayez-y égard ; mais, en leur donnant satisfaction d’un côté, punissez-les très sévèrement de l’autre.

Si, lorsque vous aurez fait appeler quelqu’un, il n’obéit pas promptement, s’il est longtemps à se rendre à