Page:Sun Zi - L’Art de la guerre, les treize articles, 1996.djvu/92

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lieux gâtés ou détruits, je tâchais de me tirer d’embarras, tantôt en faisant des détours et tantôt en remplissant les vides. Enfin, dans des lieux de morts, je faisais croire à l’ennemi que je ne pouvais survivre.

Les troupes bien disciplinées résistent quand elles sont encerclées ; elles redoublent d’efforts dans les extrémités, elles affrontent les dangers sans crainte, elles se battent jusqu’à la mort quand il n’y a pas d’alternative, et obéissent implicitement. Si celles que vous commandez ne sont pas telles, c’est votre faute ; vous ne méritez pas d’être à leur tête.

Si vous êtes ignorant des plans des États voisins, vous ne pourrez préparer vos alliances au moment opportun ; si vous ne savez pas en quel nombre sont les ennemis contre lesquels vous devez combattre, si vous ne connaissez pas leur fort et leur faible, vous ne ferez jamais les préparatifs ni les dispositions nécessaires pour la conduite de votre armée ; vous ne méritez pas de commander.

Si vous ignorez où il y a des montagnes et des collines, des lieux secs ou humides, des lieux escarpés ou pleins de défilés, des lieux marécageux ou pleins de périls, vous ne sauriez donner des ordres convenables, vous ne sauriez conduire votre armée ; vous êtes indigne de commander.

Si vous ne connaissez pas tous les chemins, si vous n’avez pas soin de vous munir de guides sûrs et fidèles pour vous conduire par les routes que vous ignorerez, vous ne parviendrez pas au terme que vous vous proposez, vous serez la dupe des ennemis ; vous ne méritez pas de commander.

Lorsqu’un grand hégémonique attaque un État puissant, il fait en sorte qu’il soit impossible à l’ennemi de se concentrer. Il intimide l’ennemi et empêche ses alliés de