Page:Sun Zi - L’Art de la guerre, les treize articles, 1996.djvu/97

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voir mettre le feu que par dehors, observez de quel côté vient le vent ; c’est de ce côté que doit commencer l’incendie ; c’est par le même côté que vous devez attaquer. Dans ces sortes d’occasions, qu’il ne vous arrive jamais de combattre sous le vent.

IV. Si pendant le jour le vent a soufflé sans discontinuer, regardez comme une chose sûre que pendant la nuit il y aura un temps où il cessera ; prenez là-dessus vos précautions et vos arrangements.

V. Un général qui, pour combattre ses ennemis, sait employer le feu toujours à propos est un homme véritablement éclairé. Un général qui sait se servir de l’eau et de l’inondation pour la même fin est un excellent homme. Cependant, il ne faut employer l’eau qu’avec discrétion. Servez-vous-en, à la bonne heure ; mais que ce ne soit que pour gâter les chemins par où les ennemis pourraient s’échapper ou recevoir du secours.

Les différentes manières de combattre par le feu, telles que je viens de les indiquer, sont ordinairement suivies d’une pleine victoire, dont il faut que vous sachiez recueillir les fruits. Le plus considérable de tous, et celui sans lequel vous auriez perdu vos soins et vos peines, est de connaître le mérite de tous ceux qui se seront distingués, c’est de les récompenser en proportion de ce qu’ils auront fait pour la réussite de l’entreprise. Les hommes se conduisent ordinairement par l’intérêt ; si vos troupes ne trouvent dans le service que des peines et des travaux, vous ne les emploierez pas deux fois avec avantage.

La nécessité seule doit faire entreprendre la guerre. Les combats, de quelque nature qu’ils soient, ont toujours quelque chose de funeste pour les vainqueurs eux-mêmes ;