Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/36

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Téniers ou de van Ostade, qui dégoûtaient si fort le grand roi et qui survivent néanmoins à sa poussière — glorifiés. Nous n’avons plus de roi, il est vrai, qu’un tel artiste puisse écœurer, mais Huysmans, Hollandais par sa race et par le génie de sa race, subsistera, comme ses devanciers en peinture et pour d’analogues raisons, longtemps après l’éternel oubli des monarques du journalisme, qui se préparent, derechef, à le contemner.

Ah ! c’est qu’en effet, c’est une fière occasion pour eux d’avoir la nausée ! Songez donc ! Toute la lyre champêtre galvaudée dans le crottin ! Il y a tels chapitres, le vêlement de la vache, par exemple, ou mieux encore, la saillie du taureau, l’un et l’autre enlevés avec une vigueur de vieille eau-forte, qui plongeront dans un deuil certain tout ce qui peut nous rester encore d’imaginations bucoliques.

D’ordinaire, Huysmans ne prodigue pas l’exégèse. Sûr de son observation et confiant en elle, il attend d’elle seule tout l’effet possible et se borne à la présenter sans épilogue. Mais, arrivé au taureau peu virgilien qu’il nous raconte et l’épisode ayant pris fin, ce profanateur des vieux ciboires de la rhétorique qui, après tout, n’a pas fait